Aujourd'hui nous vous proposons un échange avec Alice Violier, la créatrice de Seconde Vue. De son parcours à la création de Seconde Vue en passant par quelques mots sur le milieu de la lunette.
Présentez-vous ?
Je suis Alice Violier et j’ai créé Seconde Vue en Novembre 2021. Je travaillais chez L’Oréal depuis presque 5 ans dans le digital puis dans le media et la publicité et j’ai quitté mon post en Décembre 2021 peu de temps après avoir lancé Seconde Vue. J’habite à Paris et mon Grand-Père, André Perceval, était opticien. Il a créé Maison Perceval en 1961 et Clin d’oeil Opticiens quelques années après qui représentent aujourd’hui 15 magasins indépendants et engagés dans le quart nord-est de la France. Une entreprise toujours familiale dirigée par ma Mère Anne Perceval Violier et mon oncle Arnaud Perceval. On peut donc dire que j’ai baigné dans la lunette depuis toute petite !
Pourquoi avoir créer Seconde Vue ?
Seconde Vue a été créée suite à une découverte que j’ai fait en 2021. En fouillant dans des cartons dans la cave d’un des magasins familiaux, je suis tombée sur des montures vintage des années 80, 90 qui n’avaient pas été vendues, donc jamais portées, et qui étaient sublimes. A titre personnel, je suis une grande consommatrice de mode de seconde main et vintage, je trouve en ces vêtements et accessoires quelque chose d’unique. Des matériaux nobles, des coupes toujours très tendances. En retrouvant ces montures j’ai un peu eu un déclic : pourquoi acheter des nouvelles montures issues de nouvelles productions alors qu’il existe des lunettes de vue et de soleil de grande qualité et avec un style très affirmé qui n’a rien a envier aux nouvelles créations ?
Evidement nous nous sommes d’abord posé la question du stock avant de lancer le projet. Et je pense que vous n’imaginez pas le nombre de paires qui dorment dans les caves, les placards des professionnels ou des particuliers.
Nous avons la chance d’avoir des opticiens passionnés au sein de groupe qui aujourd’hui nous aident à remettre à neuf toutes les lunettes vintage et de seconde main que nous trouvons. Il y a tout un artisanat de lunetier derrière chaque remises à neuf.
En quoi consiste votre upcycling de lunettes vintage ?
L’upcycling chez Seconde Vue, c’est donner un nouveau look, une nouvelle dégaine à une monture au style très simple ou un peu vieillissant en ajoutant des verres de couleurs. Cela nous permet d’élever une monture classique en lunette ultra tendance et très actuelle. Nous travaillons avec Essilor, verrier français et numéro 1 mondial en ce qui concerne les verres.
On s’amuse à ajouter des verres colorés, bleues, dégradés, miroirs, sur des montures optiques afin de leur donner un nouveau look. On termine avec une monture ultra lookée et colorée qui plaisent beaucoup ! Les gens osent de plus en plus la couleur et c’est génial !
Qu’est ce que vous évoque l’accessoire des lunettes vintage ?
La lunette c’est avant tout un équipement santé. Pour ceux qui ont besoin d’une correction, pour ceux qui sont sensibles au soleil, aux différentes luminosités. Mais la lunette est devenue un réel accessoire de mode à travers les années. Au même rang qu’un sac, qu’une paire de boucles d’oreilles, on porte ses lunettes pour affirmer de plus en plus un style et une identité. Les lunettes vintage offrent en plus, un style indémodable, un choix incroyable en terme de couleurs, de tailles de formes. La lunette aujourd’hui on la collectionne, elle est vraiment devenu un accessoire et ce n’est pas pour nous déplaire !
Quelle est votre époque préférée depuis les années 50 et pourquoi ?
J’adore les années 60-70, pour les lunettes vintages oversized, les verres colorés. C’est toujours très amusant de se replonger dans des vieux films ou de vieux magazines de ces années la car les lunettes étaient folles ! Ces modèles reviennent de plus en plus sur le devant de la scène, on ose les lunettes oversized, on en voit de plus en plus ! Une époque que j’aime aussi énormément, ce sont les années 90 et leurs paires bien plus fines, plus noires, plus étroites. Des montures ultras chics, tendances, faciles à porter. Elles aussi reviennent en force !
Pourquoi regarder vers le passé en ce qui concerne la lunette ?
La mode est un éternel recommencement, on le sait. Les designers d’aujourd’hui remettent sur le devant de la scène des montures des années 60, des années 80, des années 2000. Les années passées sont une source d’inspiration tellement immense que c’est un vrai plaisir de chiner des lunettes vintages. A chaque découverte on a l’impression de trouver un trésors. Aussi, récolter, chercher, chiner de nouvelles montures est un moment unique avec beaucoup de rencontres très différentes et qui restent graver !
Qu’est ce qui vous a donné envie de travailler dans ce milieu ?
Depuis que je suis petite, je vois mon grand-père, ma mère, mon oncle dans le milieu de la lunette. Plus globalement, j’ai toujours adoré la mode et les accessoires ont pour moi une très grande place dans mon coeur. Les lunettes en font bien évidemment parties.
J’ai aussi eu la chance de découvrir tout l’artisanat qui se cache derrière la confection d'une paire de lunettes, de découvrir les processus de création, des dessins aux premières découpes au résultat final de la lunette. C’est aussi tout ce processus qui m’a fasciner dans la manufacture de ce petit objet.
Qu’imaginez vous comme futur pour la lunette ?
Je pense que la lunette va de plus en plus être considérée comme un accessoire de mode. La touche finale à un look, la manière de définir une identité, de se démarquer. Je pense aussi que dans ce secteur il y a une importance cruciales du sourcing des matières premières et de la manufacture des lunettes. J’imagine de plus en plus de marques qui se tournent vers des productions locales et tracées. De plus en plus de transparence envers le consommateur sur les produits qu’ils achètent. J’imagine également, comme dans les vêtements, que la seconde main dans la lunette soit de plus en plus mis sur le devant de la scène et normaliser.
